Les gouvernements et les entreprises sont assis sur une opportunité massive de diminuer leur impact climatique et de stimuler les revenus et la satisfaction des consommateurs en s’orientant vers une économie circulaire. Une « économie circulaire » est une économie qui peut :

  • être régénératrice par conception, en conservant autant de valeur que possible des produits, des pièces et des matériaux
  • atténuer l’impact climatique de la fabrication continue de nouveaux produits
  • récupérer les 4,5 billions de dollars gaspillés dans le modèle de consommation actuel « prendre-faire-déchets »

Le concept d’économie circulaire a commencé à se mondialiser. Au cours de l’année écoulée, il a figuré en bonne place dans de nombreuses conférences majeures, ce qui prouve qu’il est de plus en plus répandu. Pourtant, les rouages de l’économie mondiale – de la finance et des modèles commerciaux au comportement des consommateurs et au droit – intègrent toujours les déchets comme un sous-produit nécessaire, bien que malheureux, d’une économie prospère.

Voici 5 façons dont les gouvernements, en collaboration avec le secteur privé, peuvent commencer à faire évoluer leurs économies vers ce modèle plus durable.

 

1. Passer d’une hiérarchie des déchets à une hiérarchie de la circularité

Les gouvernements doivent remplacer leurs hiérarchies de déchets par une hiérarchie de circularité, qui maximiserait l’utilisation des matériaux en prolongeant la vie des produits et en extrayant une valeur optimale une fois qu’ils sont mis au rebut pour les transformer en nouveaux produits. Dans le cadre de ce nouveau paradigme, toutes les politiques, y compris les taxes, devraient démontrer, par le biais d’une analyse du cycle de vie, qu’elles atteignent le plus haut niveau possible de circularité. La mise en œuvre de cette hiérarchie exige des gouvernements qu’ils permettent l’innovation de l’industrie sans être trop normatifs (ce qui entraverait l’innovation) ou sans abaisser les normes de santé publique. Vous pouvez aussi Lire l’article suivant pour en savoir plus sur la mise en place de l’économie circulaire dans l’entreprise. 

 

2. Mettre à jour les plans climatiques nationaux pour y intégrer l’économie circulaire

Le flux des matériaux, de l’extraction à la fabrication puis à l’utilisation, est responsable de 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Les plans climatiques nationaux dans le cadre de l’Accord de Paris – appelés contributions déterminées au niveau national (CDN) – devraient être mis à jour pour intégrer 3 leviers clés de l’économie circulaire : les processus de conservation de la valeur, les matériaux secondaires et la chaîne d’approvisionnement.

Si les gouvernements envoient un signal par le biais de leurs CDN aux entreprises et les alignent avec les facilitateurs politiques pour se concentrer sur ces 3 leviers – processus de rétention de la valeur et matériaux secondaires liés dans la chaîne d’approvisionnement – ils peuvent stimuler la circularité et réduire les émissions.   

 

4. Réformer les réglementations sur le recyclage pour promouvoir la fabrication en circuit fermé

Réexaminer les réglementations nationales existantes pour trouver des possibilités de promouvoir la fabrication et la refabrication en circuit fermé peut se traduire par des avantages environnementaux et économiques.

Les gouvernements devraient modifier les réglementations sur le recyclage pour encourager l’utilisation complète des matériaux, en aidant les fabricants à reconnaître comment minimiser les pertes de matériaux et maximiser la valeur. 

 

5. Inciter à la conception pour la circularité

Notre économie actuelle de prise-fabrication-déchets ne récompense pas la fabrication de produits qui durent, ou qui sont facilement réutilisés, reconvertis, réparés ou recyclés.

Les gouvernements devraient inciter les entreprises à concevoir des produits qui conservent leur valeur ou qui permettent la récupération des matériaux comme matière première secondaire. Cela peut se faire par le biais de politiques fiscales qui favorisent les produits remanufacturés. 

Les gouvernements peuvent également fixer des objectifs de contenu recyclé minimum. Le programme de mise en œuvre du système d’extension de la responsabilité des producteurs de la Chine vise un contenu recyclé de 20 % dans les nouveaux produits électroniques, les batteries et les automobiles d’ici 2025. 

De même, la Commission européenne évalue actuellement des règles d’éco-conception pour favoriser la circularité.